Sélection de quelques sorties poches de l’été 2008…

Quelques sorties poches de littérature nouvelle génération à glisser peut-être dans votre valise cet été ?

« Marge brute » de Laurent Quintreau : Plongée intérieure dans l’enfer des comités de direction : Cru de la rentrée littéraire 2006, ce « roman de bureau » rédigé par Laurent Quintreau qui se présente spontanément comme « cadre et syndiqué », (plus précisément créatif chez Publicis : tiens encore un publicitaire !) et fondateur de la revue d’avant-garde Perpendiculaire, nous plonge dans une comédie humaine corrosive, celle des fameuses réunions dont les entreprises raffolent. Et plus particulièrement le comité de direction d’une multinationale publicitaire. Haut lieu des réglements de compte, des hypocrisies et autres stratégies du pouvoir, elle s’avère, dans ce récit, un passionnant révélateur de personnalités à travers les monologues intérieurs de 11 cadres. (voir la chronique complète)

« La belle vie » de Jay McInerney : Les golden boys de « Trente ans et des poussières » à l’épreuve de la vie post 11 septembre et de la quarantaine… : L’oiseau de nuit de Manhattan, écrivain star de la jeunesse dorée et branchée des années 80, adepte des nuits blanches sulfureuses dopées à la coke aux côtés de son ami Bret Easton Ellis (qui n’a pourtant pas été tendre avec lui dans son Lunar Park où il apparaît sous le pseudo de « Jayster », son alter-ego diabolique !) revient à 52 ans, avec un nouveau et septième roman qui rompt avec son registre habituel. Présenté comme la suite de son roman « Trente ans et des poussières », l’insouciance hédoniste et les futilités snobs de ses personnages font ici place à un ton plus grave et émouvant, face à la tragédie du 11 septembre. Il en résulte un roman d’amour très fitzgeraldien, à la fois grave et féroce, qui met habilement en perspective les effets de ce drame collectif à l’échelle personnelle. Ou comment les cataclysmes deviennent parfois des allégories et des catalyseurs de nos vies… (voir la chronique complète)

« Une fille dans la ville » de Flore Vasseur : A quoi rêvent les e-business girls quand la bulle Internet éclate ? Ce premier roman d’une ex- e-buisness girl (une « wonderwoman » comme elle se surnomme) repentie, nous replonge dans l’ambiance survoltée des années 2000 et des starts-up pléthoriques où Internet était le nouvel Eldorado des entreprises et des jeunes diplômés d’HEC, pensant devenir millionnaire en quelques mois… L’héroïne de Flore Vasseur a vécu cette époque au coeur de son système, à Manhattan, à New-York. Mais quand sonne le glas des investissements record des capital risqueurs, la jeune consultante ne sait plus que faire de ses business plans et décide de changer de vie… Ou de vivre tout simplement, justement ? (voir la chronique complète)

« Il faut qu’on parle de Kevin » de Lionel Shriver, l’exploration complexe de la relation ténébreuse entre une mère et son fil tueur : A la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de collège, un employé de la cafétéria et un professeur. Sa mère, Eva, remet tout en question : pourquoi son fils est-il devenu un assassin ? Dans des lettres adressées au père, dont elle est séparée, Eva retrace l’itinéraire meurtrier de leur fils. Elle se souvient qu’elle a du mal à sacrifier sa brillante carrière pour devenir mère. Qu’elle ne s’est jamais faite aux contraintes de la maternité. Que dès la naissance, elle s’est méfiée de cet enfant difficile. Qu’elle aura passée des années à scruter les agissements de Kevin sans voir que son ambivalence envers lui n’avait d’égales que la cruauté et la malveillance grandissantes du rejeton. Et, quand le pire survient, Eva veut comprendre : qu’est-ce qui a poussé Kevin à commettre ce massacre ? Quelle est sa part de responsabilité ? Un roman qui interroge les questions de culpabilité et de responsabilité d’un tel drame, lauréat du prestigieux « Orange prize » 2005 et inspiré de la tuerie de Columbine.
Un des livres coup de coeur de Nina Bouraoui : « Je suis plongée dans un pavé qui m’a occupée tout l’été : « Il faut qu’on parle de Kévin » de Lionel Shriver. Je l’aime tellement que je vais doucement pour ne pas le finir trop vite ! C’est un livre hallucinant que tout le monde devrait lire, immense par sa construction et les sujets qu’il aborde : la maternité, l’amour, la violence, l’Amérique, l’exil… J’aurais adoré écrire un roman comme ça. C’est d’ailleurs presque écrasant en tant qu’auteur de se retrouver face à une telle oeuvre. » (source : Elle, sept.07)

A découvrir également : La booklist de l’été avec le Livre de poche

3 Commentaires

    • Emma sur 1 juillet 2008 à 15 h 23 min
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    La belle vie est déjà sur ma liste et le Lionel Shriver a l’air effectivement très tentant

  1. Si tu habites Paris, je peux te le prêter le Shriver, si tu veux ?
    (très sympa ton "Cafebook",sinon !)

    J’ajoute que vient aussi de sortir en poche le roman d’anticipation tendance SF Unica d’Elise Fontenaille, récompensé par le Grand Prix de la Science-Fiction Française.
    http://www.buzz-litteraire.com/i...

    Ainsi que le roman graphique de Tonino Benacquista (illustré par J.Tardi) "Le serrurier volant" :
    http://www.buzz-litteraire.com/i...

  2. Quelle gentille proposition ! Mais non je n’habite pas à Paris, dommage !

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