Romans générationnels

Sélection de romans, essais, nouvelles des nouvelles générations X ou Y...: au coeur de la ville et de son ultra-moderne solitude, les adulescent(e)s tentent de devenir adulte, de surmonter leurs doutes et autres angoisses existentielles, de s'adapter ou même de conquérir le monde !

Le chameau sauvage de Philippe Jaenada : « Ne désespérez jamais, mais ne vous enthousiasmez pas trop vite ! »

« Le chameau sauvage » est le premier roman devenu culte de Philippe Jaenada et ayant remporté le prix de Flore en 1997. Ce grand admirateur de Brautigan et Bukowski est l’un des précursueurs de ces romans générationnels dits de trentenaire à la française/parisienne, dans la veine d’Haute fidélité, et moins trash que Djian, qui influence toujours les jeunes auteurs comme par exemple Romain Monnery qui s’inscrit dans le même sillon.

« Dans la vraie vie » d’Héléna Villovitch: le petit monde intello-précaire moderne

Arrivée sur la scène littéraire en 1998, Héléna Villovitch a rapidement séduit la faune des lecteurs « intellectuels précaires branchés » qu’elle incarne (cette graphiste-plasticienne-cinéaste a longtemps sauté de job en job) et raconte à merveille. D’autres lui ont au contraire reproché un certain snobisme parisianiste… Mais finalement, ces mésaventures de trentenaires instables trouvent une certaine universalité qui concerne toute la « génération précaire » des années 90 et 2000, adepte du zapping, pour qui « l’amour dure 3 ans » voire 3 mois…

Frédéric Beigbeder se souvient de ses « premières fois »

Chroniqueur littéraire au  » Grand Journal  » de Canal Plus, éditeur chez Flammarion et écrivain, Frédéric Beigbeder fêtait en 2005 ses 40 ans tout en s’apprêtant à porter à l’écran  » L’amour dure trois ans « , l’un de ses premiers romans.

Interrogé par le journal Infra-rouge, le journal de l’actualité et des loisirs noctures à Paris, il revient sur sa première cuite, son premier passage télé (qui remonte tout de même à l’âge de 10 ans !), son premier slogan (pour Nova) du temps de ses années pub, ses premières dédicaces (pour son premier roman : « Mémoires d’un jeune homme dérangé », qui n’attirait, alors, pas les foules aux salons…), le premier roman qu’il a publié en tant qu’éditeur chez Flammarion (« Une fièvre impossible à négocier » de Lola Lafon, depuis il en a édité environ 25 dont Pierre Mérot et Paul Jimenes) et enfin premières fâcheries (avec les écrivains dont il critique les livres notamment, à l’image de Christine Orban l’une des premières, mais aussi par la suite, Marc Lévy qui est l’un des plus gentlemans « puisqu’il continue à lui serrer la main alors que d’autres quittent la pièce en le voyant. »

Hell, le roman culte de Lolita Pille made in Paris 16 devient film

« Hell » de Lolita Pille, livre culte (publié en 2002) pour certains (en général parisiens et vivant à l’Ouest de Paris), coup marketing pour d’autres, une chose est certaine le roman de « la pétasse » la plus célèbre du XVIe arrondissement, n’a pas laissé indifférent. Et a marqué, à sa façon, la nouvelle scène littéraire française.

Recueil de bonheur

En 2001, la comédienne Sylvie Loeillet (Caméra Café) apprend qu’elle a une tumeur « grosse comme une mandarine » au cerveau. Lors de sa convalescence, elle se plonge frénétiquement dans les livres. Rétablie, elle décide de publier un recueil de nouvelles optimistes dont le fil rouge serait de faire du bien au lecteur. David Foenkinos est l’un des auteurs de cet ouvrage.

« Trente ans et des poussières » de Jay McInerney: la trentaine dorée de Manhattan en quête d’idéal perdu…

« Trente ans et des poussières » de Jay McInerney est un roman constituant un tournant dans la carrière littéraire de cet oiseau de nuit new-yorkais. Après son coup d’éclat de « Brigt light, big city, « , il publie au début des années 90 cette « saga » de trentenaires qui s’inquiètent désormais plus de leur compte en banque que d’art et de panache… « Quand je pense que je passais des nuits blanches, rien que pour m’amuser », se souvient un des protagonistes. Tandis qu’un autre lui rétorque « C’est plus amusant quand c’est pour le fric ! » Le ton est donné…

« Gringoland » de Julien Blanc-Gras, un « sous génération X » décevant

C’était « le premier roman » à lire en cette rentrée littéraire 2005 (sortie poche : nov.07). Une de ces bonnes surprises qui doit vous remonter le moral. Même sur le papier, tous les ingrédients étaient réunis pour que la magie de ce « road-book » opère : un héros trentenaire, lassé du chaos contemporain, de l’absurdité d’une société de consommation incapable de susciter le moindre espoir dans l’avenir, décide de tout claquer (et en particulier sa télé qui lui tenait de vie sociale jusqu’alors). On imagine un nouveau « Génération X » (Douglas Coupland) teinté de « Sur la route » de Kerouac…

Le musée de l’homme de David Abiker ou l’extension du domaine de la femme !

La génération des trentenaires n’en finit pas d’inspirer et de faire couler l’encre des claviers numériques. Nouvelle démonstration avec cet essai plus particulièrement dédié aux hommes.
Vous êtes né dans les années 70, élevé au « name droping » et à la Culture télé, ayant lu un peu et beaucoup regardé la télévision puis avez multiplié les expériences sexuelles pour arriver à ce moment fatidique de la vie de couple où l’on devient père et où tous les repères changent ? Ce livre, de David Abiker, est fait pour vous (et pour les autres aussi !)…

Chroniques de l’asphalte de Samuel Benchetrit

Photographe, auteur, réalisateur, Samuel Benchetrit a connu la célébrité avec la sortie de son film Janis et John, sorti peu après le décès de l’actrice principale, Marie Trintignant, dont il a partagé la vie. Il revient avec Chroniques de l’asphalte , un roman sur son enfance. Après « Récit d’un branleur », en 2000, nouveau projet pour Samuel Benchetrit, qui a décidé de raconter sa vie en cinq romans. Le premier volet, Chroniques de l’asphalte, est arrivé fin octobre en librairie. Impossible de savoir comment Benchetrit nous parlerait de son enfance.
Le trentenaire est déjà auteur de deux pièces (Comédie sur un quai de gare , en 2001, et Moins deux, au théâtre Hébertot jusqu’en février 2006) et d’un film, Janis et John .

Treize minutes de Nicolas Rey : « Certains respectent les églises. Moi, c’est devant l’éphémère que je m’agenouille. »

Premier roman de Nicolas Rey, oserait on déjà dire oeuvre de jeunesse ?, Treize minutes est la tranche de vie vertigineuse d’un jeune homme épris d’absolu. Jusqueboutiste dans ses sentiments qu’il s’agisse d’amitié, de désir ou d’amour. Mais à notre époque est ce bien raisonnable ?

Portrait de l’artiste en crevard de Thierry Théolier

Voilà un objet littéraire tout à fait hors du commun et proprement inqualifiable. Pamphlet poétique? Poésie guerrière? farce provo? théorie artistique? performance? happening littéraire? laboratoire anti-hypeux? ce texte inclassable de Thierry Théolier échappe brillamment à tous les genres qu’il dénonce.

« Mammifères » de Pierre Mérot : Dérives poético-éthyliques d’un quadra désabusé

Avec « Mammifères » de Pierre Mérot, on change des affres traversés par les trentenaires, pour la décennie supérieure, celle des dérives d’un « jeune » quadra. Il nous entraîne dans sa quête de corps féminins, évanescents et miroitants, à travers les mirages éthyliques des villes. Les nuits où « les balcons sont brûlants et les soirs dilatés ». Sa prose, comme une ode à ces ballets nocturnes d’âmes urbaines solitaires, porte un regard amer et poétique sur la dépendance éthylique pour combler les ratés d’une vie, qui ne comble pas, elle… Et où le manque d’amour se fait cruellement sentir sous le cynisme faussement désabusé…

« Brefs entretiens avec des hommes hideux » de David Foster Wallace

En attendant la traduction en français de son roman culte, le colossal « Infinite Jest » de plus de 1000 pages, les éditions du Diable Vauvert ont publié à la rentrée littéraire 2005 deux de ses recueils de nouvelles et chroniques – « Brefs entretiens avec des hommes hideux » et « Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas »- qui nous plongent dans l’Amérique moderne, celle du show, celle des frigos ou encore celle des egos surdimensionnés…, sous sa plume caustique et inventive !

Les Corrections de Jonathan Franzen: 20 000 lieux sous la famille américaine

« Les corrections » de Jonathan Franzen, National Book Award en 2001, est-il un livre choquant ? Dénonce-t-il quelque chose de nouveau ? Les prisons dorées des sociétés occidentales, nos impasses métaphysiques, nos quêtes de sens, notre impuissance face au temps qui passe, les mentalités étriquées, la petitesse des ambitions égocentriques, l’incommunicabilité… Les Lambert, une famille prise au sens de « cellule familiale » est télescopée sous tous ses angles. La cellule familiale, son irrémédiable démantèlement, son éloignement au point que ses membres deviennent des étrangers entre eux. L’éternel thème de famille je vous « hais-me ». L’impossible cohésion des systèmes de pensée, chacun persuadé de son bon droit. Le tiraillement entre ce qu’il faudrait faire (ses devoirs familiaux) et ce que l’on ressent (les ressentiments).

Journal d’un oiseau de nuit (Bright lights, big city) de Jay McInerney : En attendant l’or…

Si l’on devait citer un fervent ambassadeur en France de ce premier roman de l’américain Jay McInerney paru en 1984, nul doute que ce serait Nicolas Rey. A chaque interview, il nomme et loue l’auteur et son roman fétiche, finalement peu connu. Une prédilection pas si étonnante. Le héros de « Bright lights, big cities » (son titre original) présente en effet bien des similitudes avec l’univers de l’auteur de Mémoire courte. Une même grâce nonchalente, un sens de la formule mordant, un goût pour les nuits interlopes, les aventures ou rencontres inattendues qu’elles réservent et un ennui profond pour son travail alimentaire. L’auteur, alors âgé de 27 ans, nous plonge dans la vie d’un jeune New-yorkais s’ennivrant des nuits mondaines et décadentes de New-york pour tenter d’oublier l’ennui mortel de ses journées passées à relirer et corriger les articles abracadabrants des journaliste du « Grand Magazine » où il travaille, ou encore sa rupture avec la belle Amanda mannequin de son état… Ce « blues » d’un jeune-homme qui ne croit plus à grand-chose s’arracha à vingt mille exemplaires par semaine (pour atteindre très vite le million d’exemplaires) et devint la bible de toute une génération. « New York en intraveineuse dans une improvisation virtuose comme un solo d’acid jazz noctambule et désenchanté », décrit le Figaro Magazine.

« Toute ma vie » de Jay McInerney: virée dans les nuits blanches et les rêves de la jeunesse dorée de l’Upper east side

Toute ma vie (Story of my life en VO) est le teen-novel de l’écrivain américain Jay McInerney, acolyte de Bret Easton Ellis (connu notamment pour son sublime « Journal d’un oiseau de nuit » ou encore « Trente ans et des poussières ») dans leus nuits blanches dopées à la coke dans les années 80. Publié en 1988 aux Etats-Unis, il a souvent été rapproché -a posteriori bien sûr- du « Hell de Lolita Pille« . Il nous plonge dans la vie à 100 à l’heure de la jeune new-yorkaise Alison, fille de riches, un peu paumée qui tente de noyer son malaise et ses doutes dans les soirées et les coupes de champagne tout en collectionnant les petits amis

« J’aurais voulu que tout soit autrement » d’Alexandre Gouzou

Alexandre Gouzou, ex assistant réalisateur de Manuel de Oliveira et fondateur de la revue littéraire Les épisodes, incarne cette littérature de l’intimité comme a pu la développer Emmanuel Bove (« Mes amis »…). Auteur qu’il affectionne, d’ailleurs, tout particulièrement.

Dans une écriture épurée, presque minimaliste, il restitue les instantanés de la vie d’un trentenaire parisien. Ses égarements, ses petits espoirs et lâchetés.

« Passer l’hiver » d’Olivier Adam: Nouvelles cotonneuses de la dérive humaine ordinaire

« Passer l’hiver » d’Olivier Adam possède des qualités rares : la justesse du propos, la sensibilité, la pudeur, l’attention aux menus détails de la vie quotidienne, l’exacte compréhension des choses et des êtres, et un sens du rythme qui rend son phrasé impeccable. Il est juste dans les évènements, le ton, le style. Jamais outrancier ou pesant ; sa langue sait se faire douce, silencieuse, élégante. Essentiellement influencée par la littérature américaine (Carver notamment) ou par le « comportementalisme sensible » d’un Maurice Pialat au cinéma, son écriture très narrative vise une efficacité immédiate…

« One man Show » de Nicolas Fargues

« One man Show » de Nicolas Fargues, roman à succès de la rentrée littéraire 2002, a des allures de « Sept ans de réflexion ». Le physique de cet auteur, également papa de deux charmants bambins, ne laisse souvent pas de marbre les lectrices, et sa verve n’indiffére pas non plus. Ce trentenaire a un don pour raconter les indécisions et les petites lâchetés des hommes mariés au seuil de la trentaine.

Un pur roman de Louis Lanher : « Tribulations déjantées au royaume du PAF »

Louis Lanher, frère de lettres de Nicolas Rey, lui aussi édité Au Diable Vauvert, sort Un pur roman, son second livre, après son premier roman remarqué Microclimat. Il livre une satire hilarante du milieu audiovisuel et des « créas ». Second roman de ce jeune (ex) avocat déjanté, de 27 ans, Un pur roman est un pur délire relatant les tribulations de deux enfants de la télé (réalité).