Conseils d’écriture écrivains

Agnès Martin-Lugand, auteur à succès ex auto-éditée, dévoile la méthode d’écriture de ses best-sellers : « Un regard extérieur est indispensable »

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Agnès Martin-Lugand, auteur d’une kyrielle de best-sellers* depuis son succès de 2013 Les Gens heureux lisent et boivent du café, venue de l’auto-édition (Amazon Publishing) et récupérée par les éditions Michel Lafon, lève la voile sur la routine d’écriture de ses romans qui « font du bien » sur « les gens de tous les jours » …

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L’énergie d’écrire par Nicolas Rey : « Et puis y’a une idée qui vient alors là vous essayez de prendre soin d’elle comme d’un enfant malade »

Interview Nicolas Rey méthode écriture

Ecrire en étant sobre n’est pas tâche aisée pour Nicolas Rey, confesse-t-il au détour d’une interview à l’occasion de la sortie de son nouvel opus Dos au mur , dans la veine de son précédent succès Un léger passage à vide , relatant son combat contre ses démons et addictions. Il évoque dans son livre notamment les pannes d’inspiration qui peuvent parfois mener jusqu’à la tentation du plagiat… Il explique ici plus en avant sa méthode pour ne pas céder à la procrastination et vaincre la page blanche, ennemies jurées de l’écrivain. Et racontée par Nicolas Rey, cette routine d’écriture qu’il confie, devient un épisode épique voire héroïque, où chaque nouvelle phrase se transforme en exploit pour aller au bout de ses chapitres jour après jour ! Extrait

Conseils d’écriture de David Foenkinos : « Ecrire, ça veut dire s’acharner »

Depuis près de 15 ans, David Foenkinos, l’auteur de Charlotte (vendu à près d’un demi-million d’exemplaires, prix Renaudoit et prix Goncourt des lycéens), trace son sillon, passant avec un succès croissant du registre loufoque/absurde à l’intimiste ou le tragique, mais aussi derrière la caméra à l’occasion avec son frère directeur de casting (cf: l’adaptaion d’un autre de ses succès La Délicatesse en 2011). Ecrivain prolifique, toujours un livre en tête, il livre les coulisses de sa routine d’écriture, ses débuts dans l’édition et sa vision de l’écriture romanesque

« Ecrire est un métier… qui s’apprend en écrivant » Simone de Beauvoir

Simone de Beauvoir, l’auteur du Deuxième sexe publié en 1949 qui l’a faite proclamer mère du féminisme moderne et toujours une référence, était un bourreau de travail. Philosophe, essayiste, romancière, mémorialiste et épistolière enthousiaste, pas un jour ne se passait sans qu’elle ne soit à sa table de travail, écrivant sans relâche ou se documentant pour ses travaux. Dans une intéressante interview de au Paris review elle livre ses secrets d’écriture et de productivité mais aussi ses goûts littéraires et influences, son expérience de l’édition :

Bâtir une intrigue efficace et des personnages forts : conseils d’écriture de Lauren Oliver (Before I fall, Delirium, etc., romans « Young adult »)

Lauren Oliver fait partie de cette nouvelle génération d’auteurs de romans ados dits « young adult » selon l’appellation anglo-saxonne capable de produire des best-sellers à la chaîne avec des univers semi-fantastiques dystopiques et de jeunes héroïnes souvent lycéennes confrontées à diverses épreuves et leçons de vie. Aux côtés de Suzanne Collins (The Hunger Games) et de Veronica Roth (Divergent), elle truste le palmarès des best-sellers du New York Times.

Conseils d’écriture de Ray Bradbury : « Une histoire est une expérience émotionnelle »

L’auteur prolifique de Fahrenheit 451 ou des Chroniques martiennes, mais aussi au total de plus de 30 livres, près de nouvelles, and de nombreux poèmes, essais, scénarios et pièces, est un maître en matière d’écriture créative, alliant une maîtrise du fond et de la forme remarquable. La richesse et la recherche de son style font particulièrement sa marque de fabrique dans l’univers de la science fiction. Il partage son savoir-faire et prodigue ses conseils dans un livre d’essais sur la créativité (« Le zen dans l’art de l’écriture », écrits entre 1960 et 1990,) mais aussi au fil de ses interviews. Morceaux choisis :

Ecrire un livre selon Annie Ernaux : « Si on ne pense pas qu’on peut mourir après, ça ne vaut pas le coup d’écrire. »

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A 75 ans, Annie Ernaux cultive un idéal d’écriture sans concession loin des prix littéraires qui ne l’ont pas beaucoup récompensé mais riche d’un lectorat fidèle et enthousiaste et une critique qui l’encense presque à chaque livre. Réputée pour son écriture singulière dite « plate », l’auteur de Mémoire de fille, Les années ou La place utilise comme matériau premier sa mémoire à travers laquelle elle cherche à « saisir la vie », de la façon la plus « brute ». Une dimension introspective qui lui aura valu parfois d’être dévalorisée comme le sont souvent les femmes écrivains. Une critique à laquelle elle semble donner une forme de réponse dans Mémoire de fille où elle écrit : « Au fond il n’y a que deux sortes de littérature, celle qui représente et celle qui cherche, aucune ne vaut plus que l’autre, sauf pour celui qui a choisi de s’adonner à l’une plutôt qu’à l’autre. » Dans ce dernier opus, elle livre d’ailleurs les débuts de sa vocation d’écrivain naissant. Avec près d’une vingtaine d’ouvrages à son actif depuis les années 70, l’écrivain a souvent livré sa conception de l’art d’écrire et transmis ses conseils aux aspirants écrivains. Florilège :

Conseils et secrets d’écriture de Françoise Sagan: « L’écrivain est un pauvre animal, enfermé dans une cage avec lui-même. »

L’auteur de Bonjour tristesse ou de La chamade, sous son allure insouciante et proscratinatrice, était une travailleuse acharnée avec une discipline d’écriture bien rôdée, ce qui lui a permis d’ériger une œuvre de plus de 40 romans, pièces de théâtre, recueils et collaborations scénaristique. Avec une régularité métronomique, il faut se rappeler qu’elle publiait un nouveau livre presque chaque année ou tous les deux ans, de 1954 à 1998 ! Au fil des interviews donnés à de nombreux journaux, elle a livré sa routine, sa méthode et sa conception de l’écriture romanesque: de l’inspiration à la peur de la page blanche en passant par ses démons. Extraits choisis de ces perles dans les coulisses de son art:

Conseils d’écriture de Jeffrey Eugenides : De l’art de se retirer du monde lorsqu’on écrit

L’auteur de Virgin Suicides (adapté par Sofia Coppola), de Middlesex (Prix Pulitzer en 2003) et du roman d’apprentissage « Le roman du mariage » (2013), est aussi prof de creative writing dans le New Jersey. Régulièrement interviewé ou invité à s’exprimer lors de discours, il a prodigué ainsi divers conseils/avis aux jeunes écrivains débutant ou aspirant, sur l’art d’écrire un roman, ses « secrets de fabrication », allant des écueils à éviter à la méthodologie. Voici quelques extraits choisis intéressants sur sa philosophie et sa pratique d’écrivain:

Ecrire selon Camille Laurens (2e extrait « Celle que vous croyez »)

Dans son roman « Celle que vous croyez » paru à la rentrée littéraire de janvier 2016, Camille Laurens file, entre autres, une métaphore sur le désir amoureux et le désir d’écrire, désir romanesque alimentés par les mêmes moteurs fantasmatiques selon elle. A cette occasion, par une mise en abyme, elle livre plusieurs réflexions sur sa vision de l’écriture et du processes créatif qui préside à la naissance d’un livre. Elle revisite notamment avec force l’image de la pêche et du poisson, qu’elle compare à l’inspiration et en particulier à sa « saisie » dans l’esprit mouvant de l’auteur:

L’art d’écrire selon Philippe Djian : « ce qui donne du mal, c’est de mettre trois mots l’un devant l’autre. »

A l’occasion de la parution de son roman « Ca c’est un baiser » en 2002, Philippe Djian commente les conseils à l’usage des écrivains débutants disséminés dans ses pages et revient sur ses maîtres d’écriture (de Kérouac à Carver…) et son expérience du journalisme:

Ecrire selon Colette

« Ecrire ! Pouvoir écrire ! Cela signifie la longue rêverie devant la feuille blanche, le griffonnage inconscient, les jeux de la plume qui tournent en rond autour d’une tâche d’encre, qui mordille le mot imparfait, le griffe, le hérisse de fléchettes, l’orne d’antennes, de pattes, jusqu’à ce qu’il perde sa figure lisible de mot, mué en insecte fantastique, envolé en papillon-fée…

« Je fonctionne comme un véritable aspirateur » : l’auteur à succès Katherine Pancol parle de son inspiration (ou aspiration !)

Habituée du club très fermé du palmarès des meilleurs ventes, en particulier depuis le grand succès du tome 1 de sa saga « Les yeux jaunes des crocodiles » en 2006, suivi de « La valse lente des tortues en 2008 et dont la suite -très attendue- « Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi » vient de sortir, Katherine Pancol, ancienne prof de français et journaliste, s’inscrit dans la veine des Muriel Barbery et autres Anna Gavalda.

Les conseils d’écriture de Bernard Werber : «Ma source d’inspiration, c’est le journal du matin et la bêtise humaine.»

Souvenez-vous, on vous annonçait il y a quelque temps les leçons d’écriture de l’auteur des Fourmis et autres best-sellers paranormaux. Petit compte-rendu étayé d’un best-of des citations -gratinées- du maître :

L’écriture et la littérature selon Philippe Djian (Doggy bag 6)

Philippe Djian, le plus américain des écrivains français, inventeur de cette langue poético-pop et de ce héros trentenaire aérien et looser de la littérature des années 90/2000, auteur à succès de « 37.2 le matin », « Zone érogène » ou plus récemment « Impuretés » et sa série « Doggy bag » (dont il sort la « 6e saison » actuellement) qui s’inspire du principe des séries TV américaines de type « Les sopranos » ou « Six feet under », confie au magazine Télérama sa conception de l’écriture et son obsession de la phrase parfaite comme un musicien (rock) cherche sa mélodie. Il revient également sur sa carrière (sans oublier de rappeler la petite phrase assassine de Gallimard qui lui avait notifié, à ses débuts de wanna-be, qu’il « se plaçait délibérément hors de la littérature »…), l’évolution du paysage littéraire français et évoque les auteurs contemporains, de Bret Easton Ellis à Don Delillo en passant par Jean Echenoz qu’il admire. Quelques citations choisies de cette interview intéressante :

« L’aventure d’une écriture » et « L’écriture d’une aventure » : Le choix des manuscrits chez Grasset

Olivier Nora, PDG des editions Grasset, expliquait dans une interview les critères de sélection des manuscrits publiés dans sa célèbre maison d’édition de Saint Germain des prés qui fait rêver tant d’aspirants écrivains.

Jean Echenoz et le « métier d’écrivain »

Dans le numéro du 15 juillet 2006 du magazine « Le Monde 2 », l’écrivain Jean Echenoz, auteur de « Ravel », « Je m’en vais », prix Goncourt 1999 ou encore de L’Equipée malaise, livre sa conception de l’écriture et du métier d’écrivain. Quelques citations intéressantes relevées dans ce très intéressant entretien (fleuve) de l’un des écrivains phare de la littérature contemporaine française : A la question « Que diriez-vous à un jeune auteur qui veut publier ? », il répond : « Je lui dirai de lire. De tout lire. Enfin tout ce qu’il peut, tout ce qu’il veut (…). Dans la pratique de la lecture, certains livres sont très accueillants à l’écriture quand d’autres sont plus intimidants. J’étais un grand lecteur de Dostoïevsk par exemple, mais il ne m’a jamais incité à écrire. D’autres m’y ont autorisé d’une certaine manière (comme Flaubert) ».

L’art d’écrire selon Violette Leduc (extrait de « L’affamée »)

« Assise à ma table, j’essaie d’écrire. Pendant que j’essaie, je me délivre laborieusement et innocemment de mon incapacité d’écrire bien. Ma plume grince. Je gémis avec elle. Nous gémissons pour rien. Nous formons ensemble des mots inutiles. J’ai honte d’infliger ce travail à ce petit objet capable. Pendant que je m’efforce, je trace la …

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