Paroles d’auteurs / éditeurs

Rencontre avec Bernard Mourad, auteur de « Les actifs corporels » (2006)

Alors que Bernard Mourad a été nommé président du pôle des magazines français de Roularta (L’Express, L’Expansion, Mieux vivre votre argent…) en février 2015, retour 9 ans en arrière (eh oui déjà !) alors qu’il faisait ses débuts de romancier prometteur tout en menant en parallèle sa carrière brillante de banquier chez Morgan Stanley. Il accordait une interview à Buzz littéraire en mars 2006:
Pardessus bleu marine, costume raffiné et parapluie golf blanc, Bernard Mourad auteur de « Les actifs corporels » est fidèle à l’image (de banquier d’affaire) que l’on pourrait avoir de lui : une jeune homme chic et bien élevé (qui vous accueille avec un grand sourire même si cela fait dix minutes qu’il vous attend sous la pluie…).
A cette image lisse et sobre se superposent quelques scènes de son premier roman sombre et cynique (voir notre chonique) qui suscite l’engouement depuis sa sortie le 1er janvier 2006 aux éditions JC Lattès. Avec gentillesse et simplicité, il a accepté de répondre à toutes nos questions et satisfaire ainsi notre curiosité sur ce nouveau venu dans le paysage littéraire, bien parti pour compter ces prochaines années…

La lectrice dans le train, vue par Jonathan Coe et Paul Auster (extraits « Testament à l’anglaise » et « Trilogie New-Yorkaise)

Récemment, un nouveau compte Instagram voyait le jour pour célébrer des lecteurs anonymes plongés dans leurs bouquins dans le métro New yorkais. Il y aurait semble-t-il une fascination/un fantasme littéraire pour l’inconnu(e)-jeune le plus souvent- lisant dans les moyens de transport en commun, et plus traditionnellement lectrice (l’équivalent de la passante dans la rue qui alimente autant de fantasmes littéraires !). En particulier si cette dernière lit un des ouvrages de l’auteur narcissique par définition. Même si rien ne se passe nécessairement comme prévu…
lectrice dans le train metro
C’est cette rencontre transurbaine que décrivent avec pittoresque et humour deux mythiques auteurs anglo-saxons : le londonien Jonathan Coe dans sa satire socio-politique britannique « Testament à l’anglaise » et le New-Yorkais Paul Auster dans « Cité de verre ». Extraits :

« L’histoire c’est pour la mercière » : les « storytellers » vus par LF Céline

Dans une interview de 1957 donnée au journal l’Express, l’écrivain Louis Ferdinand Céline, à l’occasion de la publication de son roman « D’un château l’autre », se livrait sur l’art d’écrire, sur le style en particulier qui à ses yeux est primordial tandis que l’histoire n’occupe qu’une place mineure. Le tout avec sa verve aussi légendaire quescandaleuse !

Le dénigrement de l’autofiction pour dénigrer les écrivains femmes ? (interview Annie Ernaux et Camille Laurens)

Dans une interview donnée au journal « Le Monde » en février 2011, les deux reines de l’autofiction française, Camille Laurens et Annie Ernaux (qui rejette l’étiquette et lui préfère le terme d' »autosociobiographie » en ce qui concerne son travail littéraire) réagissent aux préjugés, parfois sexistes, qui entourent le genre souvent décrié en France…

Patrick Modiano interpelle les auteurs de la nouvelle génération face aux nouvelles technologies (discours prix Nobel de littérature 2014)

Le 7 décembre 2014, Patrick Modiano prononçait de sa voix lente et hésitante caractéristique, son riche discours de remerciement à l’Académie du Nobel pour le prix Nobel de littérature qu’il vient de recevoir. Il a ainsi livré une leçon de maitre sur l’écriture, tour à tour onirique ou nostalgique, sur le rapport lecteur-romancier ou encore le Paris de l’Occupation… Il s’adresse aussi, au passage, aux auteurs de la nouvelle génération et exprime des doutes sur l’avenir de la littérature à l’heure des nouvelles technologies…

Qu’est ce qu’une histoire ? Extrait interview de Paul Auster

Dans une interview au magazine « Le Nouvel Observateur », l’auteur de la Trilogie New-Yorkaise a donné sa definition d’une histoire, un terme qui est devenu controversé dans le débat des « story-tellers » contre les auteurs intimistes. Il confie au passage son gout pour les narrations épurées qui laissent au lecteur de la place pour imaginer et s’approprier l’histoire…

« On ne naît pas homme » : Nancy Huston dénonce la violence « phallophore »

A l’occasion d’une tribune pour le journal le Monde, l’auteur de « Lignes de faille », Nancy Huston décline au masculin le célèbre adage de Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient. » Après son essai « Professeurs de désespoir » où elle s’attaquait à la littérature « nihiliste », elle analyse ici les ressorts de la violence et de la criminalité, avec virulence… et sans doute un brin de manichéisme. « Oui, il faut avoir un pénis et des testicules pour ainsi charcuter, violer, ouvrir le corps des autres à la machette, au poignard ou à l’épée, les déchiqueter à la mitraillette, les décapiter et jouer aux boules avec les têtes… » écrit-elle, ne manquant pas de déclencher au passage la polémique sur le site du journal…

Yasmina Khadra explique pourquoi il préfère écrire en français

« L’écrivain algérien de langue française » Yasmina Khadra s’est installé, depuis 30 ans, durablement et confortablement dans les librairies francophones avec ses romans épiques autour des thèmes de la guerre et du terrorisme. A l’occasion de la sortie de son nouveau roman, « Les anges meurent de nos blessures » qui raconte le destin tragique d’un boxeur dans l’Algérie des années 30, et alors qu’il vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle algérienne, il revient sur son choix de la langue française comme langue d’écriture, bien qu’elle ne soit pas sa langue maternelle :

Interview Bénédicte Martin (« Quelqu’un quelque part est foutu ») : « J’ai été animée par une rage qui efface la joliesse de mes premiers écrits patinés par le marketeur Beigbeder… »

Interview de Bénédicte Martin, qui revient après une longue absence, aux éditions Stéphane Million avec un nouvel opus : « Quelqu’un quelque part est foutu ». Après avoir embrasé la scène littéraire au début des années 2000, avec son célèbre « Warm-up », condensé de sensualité, d’insouciance effrontée et de féminité mutine… Elle nous explique son évolution, depuis ses débuts avec Frédéric Beigbeder qui l’a découverte, et revient sur son parcours, ses influences ou encore son rapport à Internet et projet… :

« Les Lisières » d’Olivier Adam : « Je m’étais planqué là où était ma place, tout au bord, en lisière »

D’abord encensé et pressenti pour obtenir le Goncourt, le dixième roman d’Olivier Adam, qui dépasse pour la première fois les 400 pages, ne fait finalement pas partie de la prestigieuse sélection. Depuis, après de dithyrambiques premières critiques qui le considèrent, entre autres, comme « son meilleur roman social, affectif et générationnel. » (Le Monde), on lui reproche d’être trop dépressif ou « de tourner en rond »… Qu’en est-il vraiment ?

Interview Ariel Kenig (« Le miracle ») et Solange Bied-Charreton (« Enjoy ») : Comment la génération Y mêle Internet et littérature…

Le premier roman de Solange Bied-Charreton, « Enjoy » (sorte de roman chorale autour d’un réseau social fictif « ShowYou » qui asservit les personnages et leur tient lieu de laboratoire de vie…) et le cinquième roman d’Ariel Kenig « Le miracle », constituent deux nouveaux romans, parus en 2012, sur les dérives d’Internet* par deux jeunes auteurs. Ils y analysent notamment le rapport à l’image à l’heure de Facebook sur fond de scandale politique et d’autofiction. Au menu : narcissisme, exhibitionnisme, voyeurisme et conformisme…

Interview de Jean-Marc Parisis (« Les aimants »): « L’amour est une idée quasi morte »

Interview de Jean-Marc Parisis à l’occasion de la sortie de son roman « Les aimantS »/

Lire la suite

Critique et interview de Frédéric Beigbeder par Lolita Pille pour son film

En promo intensive, de tous les plateaux TV et multipliant les avant-premières en région parisienne, Frédéric Beigbeder invente la comédie romantique littéraire, dans le sillage de Woody Allen, en adaptant son célèbre roman « L’amour dure trois ans ». On y croise ainsi Bukowski et Shakespeare (et même Peau d’âne, ce qui ravira les adulescent(e)s !). Un film inventif, poétique et drôle renouvelant le genre avec une belle énergie :

« Ce n’est qu’en écrivant que l’on va apprendre quel écrivain on est » (Philip Roth)

Considéré comme l’un des « géants de la littérature américaine », même si certains crient à la déception depuis « La tâche », Philip Roth qui vient de publier son 30e roman, « Le rabaissement », analyse son parcours d’écrivain prolifique marqué par la série des « Nathan Zuckerman » et notamment son obsession de la sexualité (et de son déclin) ou encore sa passion des « scènes d’expertise professionnelle » ; il livre même un (non-)conseil aux écrivains débutants en passant… :

« Un livre qui n’a pas de synopsis c’est problématique pour les journalistes » (Chloé Delaume)

Que devient Chloé Delaume ? L’auteur du cri du sablier a déserté son blog et n’a pas publié de roman depuis 2009 (« Dans ma maison sous terre »). Un nouvel ouvrage était aussi annoncé pour la rentrée de septembre, « Une femme avec personne dedans », toujours au Seuil (« Fiction et Cie »), mais la publication a finalement été repoussée. Pourtant l’écrivain ne chôme pas et s’active notamment à défendre sa collection de textes expérimentaux même si elle déplore le manque de visibilité dans les médias :

Quand les écrivains réagissent à l’affaire DSK…

Alors que l’affaire DSK continue de mobiliser l’actualité, retour sur les différentes réactions, plus ou moins heureuses, des écrivains (de Catherine Millet à Régis Jauffret en passant par Jay Mc Inerney, Angot ou Despentes…) interrogés par la presse, ces derniers temps :

« Mad men », une série à l’écriture intimiste

« Par exemple dans « Mad men », on montre simplement un homme qui rentre chez lui et pose ses clefs, et qui n’a pas envie de dîner avec sa femme. Et on comprend beaucoup de choses à partir de ces faits en apparence insignifiants. » (Matthew Weiner)

« Internet nous rend moins créatifs, moins heureux et plus seuls » (Jonathan Safran Foer)

Décidément les écrivains n’aiment pas Facebook. Après la diatribe de Beigbeder, les piques de Nicolas Fargues ou encore, Jonathan Safran Foer, le jeune auteur new-yorkais acclamé de « Tout est illuminé » et « , et plus récemment d’un essai « Faut-il manger de la viande ? », pourrait bien aussi se lancer à l’assaut du vaste réseau social

Camille de Peretti rend hommage à Anaïs Nin : « la dévoreuse d’intellectuels »

A travers l’analyse Le journal de l’amour Deuxième chapitre de notre série d’été sur les grandes amoureuses : Anaïs Nin. Diariste admirée, épistolière exaltée, femme « d’aventures » selon les termes, elle a bravé tous les interdits. Jusqu’à l’inceste consenti. Sa vie fut une course au plaisir, une chasse au bonheur, marquée par sa passion incandescente pour Henry Miller. Portrait d’une Venus Erotica au courage évident.

Interview de Grégory Nicolaidis (Welovewords.com) : « Je crois à l’intermédiation et à l’importance d’une mise en relation pertinente entre un talent et un partenaire »

Les sites communautaires littéraires se développent de plus en plus en France et attirent les éditeurs qui y voient un nouveau vecteur de promotion. Communautés de lecteurs tels que Babelio (où les internautes peuvent recevoir et chroniquer des services de presse), le nouveau né Newsbook ou plus anciennement le très bon et toujours vaillant Critiqueslibres ou encore réseaux sociaux culturels (Ulike, Senscritique…) et plus récemment des communautés d’aspirants écrivains. Après my Major Company Books, site d’édition participative ou Ebookpulp autour des e-books, Welovewords, axé sur les concours d’écritures (cf :partenariat avec Flammarion), a été lancé en 2010. Interview de son fondateur trentenaire, Grégory Nicolaidis :